samedi 23 septembre 2006

L'IRAN S'EXPLIQUE


L’ouverture annuelle des sessions des Nations Unies est une occasion toute spéciale pour les chefs d’État de prendre la parole et de s’expliquer sur divers problèmes qui menacent la sécurité du monde. Ainsi en fut-il tout au long de cette semaine du 17 septembre qui a marqué l’ouverture de la 61ième session de l’Assemblée générale des Nations Unies. On a vu défiler à la Tribune de cette Institution Georges W. Bush, Hugo Chavez, le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad et tous les autres.

Si la PRESSE canadienne de langue française a amplement fait écho au discours du Président des Etats-Unis et aux débordements de langage du Président du Venezuela, elle a très peu relevé la performance de celui que l’Administration Bush et la presse occidentale en générale qualifient de grand Satan de l’Axe du Mal. Ce silence s’explique d’autant moins que les relations entre les Etats-Unis et l’Iran placent le monde face à une guerre aux conséquences les plus imprévisibles pour l’humanité. Pourtant, le droit du public à l’information dont se réclament nos medias lorsque leurs journalistes ne peuvent couvrir certains évènements en direct (Radio Canada et Cuba lors du XIVième Somment des pays non alignés, Journal de Québec, 16 septembre 2006) commandait qu’on y accorde une plus grande attention. Ce n’est tout de même pas tous les jours que « le Satan de l’axe du mal » vient s’expliquer devant la communauté des nations.

(http://www.alterinfo.net/L-integralite-du-discours-du-President-iranien-a-l-Assemblee-generale-de-l-ONU-totalite-_a3518.html )

Ce qui arrive, aujourd'hui, à l'humanité, n'est pas digne de la grandeur humaine. Dieu n'a pas crée l'homme pour que les uns oppressent les autres.

Certains déclenchent des guerres et des conflits pour piller les ressources, faire des fortunes et élargir leur domination et certains subissent la misère, les souffrances et les douleurs qui en résultent. Certains recourent à la force et à la menace pour gouverner le monde et certains vivent sous le spectre de la menace et de l'insécurité

Certains occupent les territoires des autres qui se trouvent des milliers de kilomètres de leur pays et s'ingèrent dans les affaires des autres et font main basse sur les ressources pétrolières et non pétrolières des autres et certains subissent, quotidiennement, des bombardements et leurs enfants meurent chaque jour dans les rues et leurs maisons sont détruites. Ce genre de comportements n'est pas digne de l'humanité et ne correspond pas au juste, à la justice et à la dignité humaine. La question essentielle qui se pose, dans les conditions actuelles est de savoir chez qui devront se plaindre les opprimés du monde? Qui ou bien quelle organisation défend les droits des opprimés et remette à leur place les oppresseurs? Où se trouve l'équité internationale ?


Le Président poursuit en demandant à quoi sert la prolifération des armes nucléaires si ce n’est à proférer des menaces, à développer la haine, à créer des divisions. Cette prolifération n’a pas apporté la paix à l’humanité. Que penser de l’occupation par des forces extérieures de territoires étrangers comme c’est le cas en Irak, en Palestine, au Liban ? Quant aux activités nucléaires de l’Iran il a de nouveau confirmé qu’elles se font au grand jour et qu’elles n’ont aucune prétention militaire.

Toutes nos activités atomiques sont bien manifestes, pacifiques et à l'exposition de la vue des inspecteurs de l'Agence.

Finalement, il traite de la question de l’organisation des Nations Unies et tout particulièrement du Conseil de sécurité. Le droit de veto dont dispose les membres permanents de ce Conseil fait en sorte que toute l’Organisation des Nations Unies est paralysée à partir du moment où un des faussaires du droit international est un des membres de ce conseil. Le droit de veto lui permettra de paralyser toute mesure pouvant le mettre en cause.

Un certain nombre de membres permanents du Conseil de sécurité qui dans les conflits internationaux constituent une partie du conflit, menacent facilement les autres par le biais du conseil de sécurité et annoncent même au préalable la condamnation de l'autre partie de la part dudit conseil.

Prétendre soutenir les droits de l'Homme et la démocratie pour certaines puissances est valable tant que l'on peut utiliser comme un outil pour exercer de pressions et humilier d'autres nations mais lorsque la question se retourne vers ceux qui prétendent ces choses là, des termes comme la démocratie, le droit du choix des nations, le respect du droit et la conception du peuple, le droit international et la justice n'auront aucune valeur et importance.

L'équité et la démocratie exigent que le rôle de l'Assemblée générale des Nations unies, cette pierre de touche de l'instance, soit respecté, et que, sur la base d'une définition appropriée de son mécanisme, cette Assemblée décide des réformes au sein de l'Onu, notamment dans son Conseil de sécurité, pour l'émanciper d'une telle situation. Sinon, d'envisager au moins pour chacun du Mouvement des Non-alignés, de l'Organisation de la Conférence islamique et du continent africain, un siège permanent, doté du droit de veto, au Conseil de sécurité afin d'éviter par cet équilibre que le droit des nations soit bafoué.

Les citoyens asiatiques, africains, européens, américains sont tous égaux ; plus de six milliards d'âme de la population mondiale sont tous égaux et respectables. Equité et le respect de la dignité humaine sont les deux piliers de la paix durable et de la sécurité dans le monde. Ce que prône d'ailleurs notre sunna : la paix durable dans le monde ne sera possible que sur la base de l'équité, la spiritualité, la morale, l'affection, et le respect de la dignité humaine
.

Suite à cette intervention fort remarquée aux Nations Unies, il s’est présenté devant la Presse mondiale pour répondre aux diverses questions et préciser la nature des recherches menées par l’Iran dans le domaine de l’énergie nucléaire. (http://www.alterinfo.net/La-conference-de-presse-d-Ahmadinejad-a-New-York_a3559.html )

Il a également rencontré les Évêques catholiques de New York avec lesquels il a échangé sur les questions qui les préoccupent. (http://www.alterinfo.net/Le-president-iranien-rencontre-les-autorites-de-l-Eglise-catholique-de-New-York_a3528.html ).

Le Satan de l’axe du mal s’est finalement révélé plus humaniste que diabolique, plus croyant que matérialiste.

"Sans la justice, la paix ne pourra voir le jour dans le monde, a indiqué Ahmadinejad aux évêques en allusion aux trois piliers de toute religion monothéiste à savoir l'appel à l'unicité de Dieu, à la justice et à la sauvegarde de la dignité humaine. »

CONCLUSION

Si l’Iran n’est pas exempt de problèmes et de contradictions, il manifeste de l’ouverture au dialogue et à la diversité dans le respect et l’équité. Ses réflexions sur la réorganisation des Nations Unies ont de quoi alimenter la réflexion de nos éditorialistes et analystes politiques.

Oscar Fortin
23 septembre 2006
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