jeudi 3 février 2011

HARMAGUEDON

GUERRE À FINIR ENTRE LE DIEU-MAMMON ET LE DIEU-PÈRE


Le panorama du soulèvement des peuples laisse de plus en plus à découvert les véritables enjeux de ces confrontations. L’humanité, après autant de millénaires, autant de découvertes dans tous les domaines de la science et des technologies, se retrouve aux 2/3 dans la pauvreté, de plus en plus consciente du mépris qu’on lui exprime, des souffrances qu’on lui fait porter. Cette humanité crie vers Dieu et les hommes son désespoir, mais hélas en vain. L’égoïsme et la cupidité des uns les rendent insensibles à leurs appels, alors que les dieux, souvent devenus des alliés des premiers, ne les entendent plus.

Dans les livres sacrés de l’Ancien et du Nouveau Testament, il y a divers mots pour identifier ce dieu qui inspire ces maîtres du monde, mais il y en a un qui les résume tous, MAMMON. Son sens premier est la CUPIDITÉ et son symbole, l’ARGENT, en tant que force de domination et de conquête. Ainsi, ce dieu MAMMON, appelé également dragon, bête, faux prophète, s’impose comme un incontournable dans la vie des humains. L’argent, avec tout ce qu’il peut représenter, exerce un attrait pratiquement irrésistible sur ceux et celles qui en sont à sa portée. Plusieurs y résistent d’autres s’y livrent corps et âme. Ces derniers, soumis à l’emprise de la cupidité sans borne, développent un appétit sans limites. 

Ce dieu-MAMMON règne en maître dans le monde des puissants, de ceux qui contrôlent les va-et-vient de l’argent, de la richesse. Il est la référence première à prendre en considération dans leurs projets de conquêtes. L’économie et la finance doivent servir au maintien de leurs prérogatives et ces 2/3 des humains doivent se soumettre à la loi de ce dieu également trinitaire et dont les personnes divines sont la productionla compétitionla rentabilité. Les considérations humanitaires n’ont pas leur place dans ce Nouveau Monde. S’il faut s’emparer des richesses de la terre dans les pays les plus pauvres, y faire travailler comme des esclaves ses habitants pour les y soustraire du sol, ils le feront sans scrupule, l’important étant toujours la rentabilité ou, si l’on veut, le profitvéritable oxygène de leur survie. 

Le dieu-MAMMON ne ressemble en rien à une bête, à un dragon ou à un faux prophète. Il n’a rien de ce Lucifer aux deux cornes qui fait peur aux enfants. Loin de là. Son intelligence en fait un être recherché, de compagnie, en général, agréable, mais l’aura de sa fortune en fera toujours un être exceptionnel. Bien vêtu et argenté, il saura convaincre dirigeants, politiciens, juges, gestionnaires et comptables des bienfaits qu’il peut leur apporter. Si jamais certains résistent à son charme et à son argent, il confiera alors à d’autres le soin de leur faire entendre raison. Il lui arrivera même d’être généreux avec des dons et des fondations qui lui attireront l’admiration des élites et le respect des bénéficiaires. Personne n’osera le soupçonner d’avoir commandité des coups d’État militaires, ordonné le massacre de milliers de personnes, fait torturer et emprisonner des millions de personnes à travers le monde. Le dieu MAMMON contrôle ce que le bon peuple doit savoir et ce qu’il doit ignorer. Les satellites, les télévisions, les radios, les journaux et les principales technologies de communication lui appartiennent presque en totalité. Il parvient même à s’introduire dans les enceintes les plus sacrées, comme les églises, pour y fraterniser avec ceux qui en sont les gardiens. Il est, comme le dit la légende, le plus intelligent des anges.

Mais voilà que le dieu-MAMMON n’est pas seul. Un dieu-PÈRE est là, bien présent, mais pas tout à fait au même endroit. Il n’est pas dans les palais, ni dans les grands salons de domaines enchanteurs, ni sur des Yachts de grand luxe ou dans les sommets des grands de ce monde. Pour le rencontrer, il faut aller là où sont les pauvres, les estropiés, les laissés pour compte. Il est au milieu des bidonvilles, dans le fond des mines avec les mineurs, dans les syndicats, les mouvements de toute nature qui ont en commun cet objectif de la SOLIDARITÉ. Il est là avec les bénévoles qui aident de mille et une façons leur prochain, avec ceux et celles qui pleurent leurs morts. Il est là avec ces leaders politiques qui se donnent entièrement pour transformer en réalité la justice, la vérité et  le respect. Car ce dieu-PÈRE s’appelle également SOLIDARITÉ-JUSTICE-VÉRITÉ-DIGNITÉ-RESPECT-COMPASSIONMISÉRICORDE.

Il ne choisit pas les premières places, mais stimule, encourage, soutient les hommes et les femmes pour qu’ils transforment, avec lui, ce monde, placé sous le règne du dieu-MAMMON. Il leur assure que la victoire sera au rendez-vous des efforts déployés. Déjà, en ressuscitant Jésus de Nazareth d’entre les morts, faisant de lui le premier né d’une humanité nouvelle, le vainqueur des affres de la mort et le chef de file de ce combat à finir avec le dieu-MAMMON, il en assure la victoire finale. La consigne à suivre est celle de transformer l’amour en solidarité, en justice, en vérité, en miséricorde, en compassion. « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Celui-là même qui a été crucifié pour avoir vécu ces choses a été ressuscité et établi par le Père pour juger tous les vivants et tous les morts de la terre à la lumière de cette même consigne.

HARMAGUEDON est le nom donné à ce moment historique où les forces du dieu-MAMMON seront confrontées aux forces du dieu-PÈRE. Une véritable lutte à finir entre la force du CAPITAL et celle de la SOLIDARITÉ, entre le MENSONGE et la VÉRITÉ, entre l’INJUSTICE et la JUSTICE, entre la TRICHERIE et l’HONNÊTETÉ, entre la MÉCHANCHETÉ et la BONTÉ. Dans ce combat il n’y a pas d’entre-deux, pas de place pour des compromis, pas plus que pour de la négociation. Comme le soleil du matin fait disparaître l’obscurité de la nuit, le soleil de la Vérité fera disparaître l’obscurité dont s’enveloppent le dieu-MAMMON et ses disciples. Ils apparaîtront alors dans leur nudité la plus complète. Wikikeaks n’aura été qu’une bien petite étincelle dans ce monde secret des tireurs de ficelles, des manipulateurs de tout acabit. Si cette petite étincelle les fait déjà trembler de peur, qu’en sera-t-il lorsque s’ouvriront les sépulcres blanchis révélant à l’humanité entière la pourriture qu’ils sont? Le livre de l’Apocalypse décrit le sort qui les attend : 

« Mais les lâches, les renégats, les dépravés, les assassins, les impurs, les sorciers, les idolâtres, bref, tous les hommes de mensonge, leur lot se trouve dans l'étang brûlant de feu et de soufre : c'est la seconde mort. " » Apocalypse 21,8 

Comment ne pas penser à ces choses dont nous parlent les Écritures lorsqu’on assiste à la montée des peuples qui décodent toujours plus, d’un jour à l’autre, l’hypocrisie et la manipulation dont ils sont victimes. Ils réalisent qu’ils sont pris en otages par des dirigeants sans scrupule et des vautours qui ne cherchent qu’à s’emparer de leurs richesses, les laissant les mains vides? Ils sont conscients des mensonges et de la cupidité avec laquelle ils se paient leur dignité et leur respect. Il ne s’agit plus de divergences sur des idéologies, sur des luttes de pouvoirs et de conquêtes, pas plus que sur des luttes de classes sociales, mais sur le fond même de l’être humain, né, en droit et en dignité, égal à tous les autres humains de la terre. 

Ce qui se passe en Tunisie et actuellement en Égypte témoigne de cette prise de conscience des peuples qui crient leurs droits au respect, à la justice, à la vérité et à la solidarité. C’est ce qui s’est passé au Venezuela, en 2002, lors du coup d’État militaire. Le peuple s’est levé, a mis dehors les faussaires et a rappelé son Président, élu trois ans plus tôt, à reprendre ses fonctions. C’est également ce qui s’est passé en Bolivie lorsqu’en 2008, tout un peuple s’est levé et s’est mis en marche de tous les coins du pays pour rejoindre son Président en grève de la faim depuis déjà plusieurs jours. Les sénateurs de l’opposition qui se refusaient de signer la nouvelle constitution, déjà votée par le peuple, n’ont eu d’autres choix que de s’exécuter devant ce peuple, debout.

Je crois que Jésus de Nazareth, le Ressuscité, donne vie et consistance à toutes ces personnes de bonne volonté qui répondent aux impératifs de la justice, de la vérité et du respect. Il est là au milieu d’eux. Par son Esprit, il distribue ses dons, les encourage et les soutient dans leurs luttes pour qu’il y ait toujours plus de solidarité et d’humanité dans le monde. Ressuscité et bien vivant, il continue, avec et à travers ces hommes et ces femmes du monde entier, à être l’artisan du Règne de son Père sur terre comme ce l’est au ciel.Oscar Fortin

Québec, le 2 février 2011

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