jeudi 10 septembre 2015

LE PARAMILITARISME AU SERVICE DE L’EMPIRE ET DES OLIGARCHIES


DES GUERRES SOUTERRAINES POUR JUSTIFIER DES GUERRES À CIEL OUVERT



Les évènements récents, intervenus à la frontière entre le Venezuela et la Colombie, mettent en évidence le fait que le paramilitarisme est le bras armé clandestin et terroriste de l’Empire et des Oligarchies. Il est devenu pour l’Amérique latine ce que les terroristes islamiques sont pour le Moyen Orient, tout particulièrement en Syrie, en Irak et en Libye.  Ce que le droit international ne permet pas aux gouvernements conquérants et dominateurs de faire directement, ils le font indirectement en utilisant des forces clandestines et terroristes dont la fonction principale est de prendre le contrôle de portions de territoire et de déstabiliser par des actions terroristes des gouvernements légitimes. , Ils ouvrent ainsi toute grande la porte aux interventions des forces de l’Empire et de ses alliés sous le prétexte de libérer les peuples de ces gouvernements dictatoriaux et antidémocratiques. Sur ce phénomène du terrorisme manipulé à travers les terroristes islamiques et les paramilitaires colombiens, je vous réfère à trois articles. Le premier article porte sur les interventions des États Unis dans la création et la formation de l’État islamistes. Le second article traite de ce qui a donné naissance au paramilitarisme. Le troisième article relate les réponses de Régis Bar, coordinateur en Colombie d’Amnistie internationale et spécialiste du fait paramilitaire en Colombie, aux trois questions que lui pose Classe internationale.

Cet arrière plan donne à la lecture des évènements et des guerres qui surgissent un peu partout une toute autre perspective que celle que nous donne la presse « meanstream ». Nous n’en sommes plus à des chicanes entre bandes criminelles, mais à des interventions subtiles et complexes faisant appel au paramilitarisme, aux cartels de la drogue, aux médias, aux églises et aux structures officielles des États sur lesquels l’Empire a plein contrôle. Le principe à la base de tout empire est celui de dominer les peuples, de s’approprier leurs richesses et de régner, autant faire se peut,  sous les dehors de sauveur d’humanité.

Si nous regardons les guerres des dernières décennies en Afghanistan, en Irak, en Libye et maintenant en Syrie ainsi que les coups d’État en Amérique latine et en Europe de l’Est pour remplacer des gouvernements démocratiques par des gouvernements marionnettes comme au Honduras, au Paraguay, en Ukraine, nous y retrouverons la main de l’Empire et des mercenaires à son service.

Ce qui se passe actuellement entre la Colombie et le Venezuela  n’est que la continuation des prétentions de l’Empire et des oligarchies de prendre le contrôle de l’État vénézuélien ainsi que des richesses pétrolières y minières du pays. À cette prétention s’ajoute celle de donner le coup fatal aux prétentions sociales et humanistes d’une démocratie participative au service d’un bien commun  qui rejoint les intérêts et les besoins de tout un peuple et non seulement celui d’oligarchies frustrées d’avoir perdu leur pouvoir. 

Le gouvernement du Venezuela, sous la présidence de Nicolas Maduro, est bien conscient de ce scénario et des prétentions qui le sous-tendent. C’est pour éviter que le peuple soit pris au piège de ces derniers, qu’il est intervenu dans les États frontaliers avec la Colombie pour y faire le grand ménage des forces occultes qui y faisaient régner la terreur, qui fomentaient la contrebande des aliments, du gaz, la spéculation financière aux fins de provoquer la dévaluation du bolivar vénézuélien. Ceux qui y sont visés, ce sont les paramilitaires infiltrés dans le pays pour y faire régner leurs lois, les contrebandiers et les vendeurs de drogue.

Ce que veut et souhaite le gouvernement de Nicolas Maduro est que les deux pays, Venezuela et Colombie, signent un pacte de respect mutuel et de bon voisinage entre les deux peuples. Pour ce faire, il faut que de part et d’autre il y ait des engagements qui soient encadrés dans des législations qui en assurent l’accomplissement.

Pour le moment, la Colombie sous la direction du président Santos se prête à une campagne de dénigrement sans précédent du Venezuela, de son régime politique et social ainsi que de son président, Nicolas Maduro. De quoi faire penser qu’il assume pleinement les mandats reçus de l’Empire pour créer un climat international favorable à une intervention armée au Venezuela. Il ne faut pas oublier que les Etats-Unis disposent de 7 bases militaires en Colombie et que la quatrième flotte de l’armée étasunienne est ancrée au Pérou.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Chavez, en 1998, Les Etats-Unis et les oligarchies nationales ont perdu leurs privilèges sur les pouvoirs de l’État et sur ses richesses, dont celle du pétrole, dont les réserves sont les plus grandes au monde. De quoi motiver l’oncle SAM et ses amis pour récupérer ces réserves et reprendre le contrôle des pays émergents de l’Amérique latine (Bolivie, Équateur, Argentine, Venezuela, Salvador et Nicaragua). Ce qu’ils semblent toutefois ignorer c’est cette capacité des peuples, conscients et responsables, à dire et à faire entendre à ces intrus « assez c’est assez.  S’il est facile de corrompre des individus, ce l’est moins lorsqu’il s’agit de peuples dont la conscience sociale les élève au dessus des intérêts individuels et corporatifs.

L’État islamique et l’État paramilitaire ont tous deux pour fonction d’ouvrir la voie aux interventions de l’Empire lequel, sous le couvert de la plus grande légitimité, se présentera comme le sauveur d’humanité.

Je me permets de citer dans ce contexte ces paroles du livre de l’Apocalypse (21,8) qui leur va comme un gant.

« … pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort. »

J’apprends à l’instant que grâce à l’intervention d’UNASUR une seconde rencontre se réalisera en Équateur, samedi, le 12 septembre, au siège d’UNASUR entre les deux ministres des Relations extérieures. Une très bonne nouvelle pour cette Amérique latine qui se veut terre de paix.


Oscar Fortin
Le 10 septembre 2015






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