vendredi 4 décembre 2015

« NOUS LES CONNAISSONS ET SAVONS CE QU’IL FAUT FAIRE »




Poutine aux parlementaires russes


Ces propos de Vladimir Poutine aux parlementaires de la Fédération de Russie nous révèlent un chef d’État qui dispose de suffisamment d’informations fiables et que déjà les analyses sont faites et que les stratégies sont opérationnelles. L’objectif principal de la présence russe en Syrie est celui d’éliminer ce terrorisme qui trouve sa forme la plus menaçante dans l’État islamique et dans ceux qui le rendent possible en les armant, les finançant, les formant dans le but de les utiliser pour la réalisation d’actions visant la déstabilisation et le renversement de gouvernements non soumis à leur volonté.

« Nous savons qui a décidé de renverser les régimes indésirables et d’imposer brutalement leurs propres lois. Où est-ce que cela les a menés? Ils ont semé le trouble, détruit les institutions étatiques des pays, monté les composantes du peuple les unes contre les autres puis s’en sont “lavées les mains”, comme on dit en Russie, ouvrant ainsi la voie à des militants armés radicaux, extrémistes et terroristes. »

Dans cette lutte contre le terrorisme, dit Poutine, il n’y a pas de place pour le double jeu. Ces pays qui jouent à ce double jeu, nous les connaissons  et nous savons ce qu’il faut faire.

« Cela signifie que les terroristes ne doivent trouver refuge nulle part. Il ne doit pas y avoir de doubles standards. Aucun contact avec des organisations terroristes. Aucune tentative de les utiliser pour des buts égoïstes. Aucune transaction criminelle avec les terroristes. »


(voir et écouter les 13 premières minutes de ce discours) ou encore cette première partie de son intervention, en lecture continue.



Cette intervention majeure de Poutine devant les parlementaires russes n’est pas passée inaperçue. À peine terminée,  les alliés de la coalition internationale sous l’égide des États-Unis se sont mobilisés pour intervenir directement en Syrie sans se préoccuper du droit international et de l’autorisation de l’État syrien, seul à avoir autorité pour disposer de son territoire et de ses espaces aériens. La Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et les États-Unis prennent présentement les bouchées doubles pour intervenir en Syrie sous le prétexte de la lutte contre l’État islamique. En dépit du fait que Vladimir Poutine ait insisté pour dire que la seule coalition internationale légitime devra s’inscrire dans le cadre du droit international et être placée directement sous l’égide des Nations Unies.

« Nous devons mettre fin à nos querelles et oublier nos différences pour construire un front antiterroriste commun qui agira en conformité avec le droit international et sous l’égide des Nations Unies. »

Il faut également dire que les alliés de la Syrie ne sont pas restés les mains croisées. Des pièces importantes au puzzle sont mises en place.

« À Damas, dans la salle des opérations conjointes (regroupant la Russie, l’Iran, la Syrie et le Hezbollah), un officier de haut rang a dit : “Damas a reçu des batteries de missiles russes avancés S-300, prêts à entrer dans le service actif. La Syrie annoncera bientôt que tout pays utilisant son espace aérien sans coordination avec Damas sera considéré comme hostile et ses avions seront abattus sans sommation. Des couloirs de sécurité seront alloués à ceux qui sont prêts à lutter contre le terrorisme et à se coordonner avec le commandement militaire.”

Ce qu’on peut réaliser dans cette stratégie de Poutine et de la Syrie, c’est le rôle toujours plus visible et important de l’autorité syrienne dans cette lutte contre le terrorisme. Il lui revient, en conformité avec le droit international, la protection de ses frontières sur terre sur mer et dans les airs. Il va de soi qu’elle a la capacité militaire de faire respecter ses droits grâce au soutien de la Russie, de l’Iran, du  Hezbollah et d’autres états qui les soutiennent dans cette lutte, dont la Chine.

Ce renforcement des forces syriennes donnera à réfléchir aux pays membres de la coalition, dirigée par les États-Unis. Il se peut que dans un avenir plus rapproché que lointain, ils soient rappelés à l’ordre du droit international et du droit de l’État syrien à se défendre contre des visiteurs non désirés.

Je permets de conclure en disant que l’étau se resserre sur les divers intervenants et que la vérité qui les enveloppe sera mise à l’épreuve des faits. Les mots retrouveront leur sens et ceux qui les portent y retrouveront leur dignité.



Oscar Fortin
4 décembre 2015




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